
A Isaac*
Elle ne chante, ni ne roucoule, piaille ou cancane. Elle rit, fort, rauque, vulgaire.
Elle s'appelle « mouette rieuse ».
Bagarreuse, chapardeuse, opportuniste, elle s'esclaffe devant le canard couard ; se gausse du biset pigeon ; se moque de la superbe du cygne ; raille le menu moineau ; s'esbaudit du cormoran qui peine à sécher ses plumes ... C'est le propre du rire d'inhiber la honte, la culpabilité, l'angoisse et la peur. L'humain, abusivement, s'en prévaut.
Soudain la mouette s'élance, se jette à l'air dans un effort olympique, plus haut, plus loin, plus vite ; virevolte, s'épanouit, presque un ange. C'est le propre de l'envol de sublimer la lourdeur corporelle. L'humain, en vain, y prétend.
Rire et marcher, tant mal que bien, c'est pour nous un choix et un destin.
Que nos rires désabusés, moqueurs ou incrédules deviennent des rires de joie, des sourires de bienveillance, des éclats de bonté, des ravissements de foi.
Que nos pas nous conduisent dans des chemins paisibles, simples et beaux ; vers la recherche croissante du meilleur de soi-même et aux portes du service que l'on à rendre sur la terre.
Que cette année nouvelle nous soit riche en éclats de joie et en pas de foi.
* Le nom « Isaac » vient d'un verbe hébreu qui désigne le rire.
Ce tableau fut terminé à la « saint Isaac », le 20 décembre...
Mouettes rieuses dans sa livrée d'hiver
(dépourvue de sa calotte noire)
Technique: Huile sur toile
Format: 50 x 100 cm.
Décembre 2016.
Signé en bas à droite
Daté et signé au dos.