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Ruminescence

Le bouquetin est actif à l'aube et au crépuscule.

Le reste de la journée il s'isole et rumine. Son regard semble perdu dans le vide. Parfois il s'anime, éveillé par la curiosité, la crainte ou la lubricité ; pas par l'émerveillement. L'animal ne contemple pas son environnement, il s'y confronte constamment. 

L'émerveillement est propre à l'humain. Il vient

du besoin de faire participer l'autre à ses émotions.

Il est à l'origine de tout art. 
Les choses existent dès qu'on les regarde ; elles sont belles dès qu'on les partage. 

L'humain lui aussi rumine. Dépourvu de panse,

il pense ; 
il mastique les idées comme les végétaux. Souvent la rumination laisse un goût amer d'inquiétude, de critique, de conspiration. 
Le travail se faire en amont. Il faut choisir la meilleure herbe, les plus belles pousses ; soit les bons projets, les bonnes intentions.
Les pensées existent dès qu'on est vivant, elle sont utiles dès qu'on est bienveillant.

Vallée de Saas VS ; deux bouquetins couchés.

Huile sur toile,

42 x 60 cm

Mai 2017

Signé en bas à gauche

Daté et signé au dos

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