
La fleur au nez et au giron
À méditer
L'escalier n'est plus en cage, son esthétique s'est imposée,
il est aujourd'hui libéré, exhibé comme un meuble
précieux, et avec lui, les aptitudes dont il est le présage :
repos, amour, réussite.
Je fleurirai les escaliers comme une invite à célébrer la vie, s'élever, s'épanouir.
« Je suis grand » dit l'enfant en haut des escaliers.
« Il ne suffit pas de monter des marches pour grandir »,
répond l'adulte, il faut surtout gravir les échelons de
la hiérarchie et favoriser tout ce qui va dans le sens de cette ascension : formations, expériences, compétences...
Mais qui parle de la grandeur d'âme et de cœur qui n'a
ni marches ni degrés ?
Ici, l'on peut être petit tout en haut et grand tout en bas, rapetisser en s'élevant et grandir en s'abaissant.
Je fleurirai les escaliers comme une invite à la beauté,
la gratuité, la générosité.
Étrange, voire abscons :
Si, avoir « l'esprit d'escalier » c'est manquer de répartie,
avoir « le cœur d'escalier » serait alors manquer d'audace ;
avoir « l’ouïe ou le regard d'escalier », manquer de discernement ;
avoir « le ventre d'escalier » manquer de volonté (bien plus
que d’appétit) ;
« l'épaule d'escalier » ne serait pas une distorsion mais
de l'indolence ;
et, pourquoi pas, « les mains, les bras, les jambes d'escalier »,
de la procrastination.
L'idée est toujours la même : en descendant les escaliers on
se dit – mais un peut tard – qu'on aurait dû faire mieux, en haut.
Je fleurirai les escaliers comme une invite à vivre intensément, monter et remonter, encore et encore.
Technique : huile sur toile.
Format : 34 x 76 cm.
Date : octobre 2017
Signé en bas à droite ; daté et signé au dos.