
À méditer
Dialogue aux sommets.
L'aigle : « l'humain est une créature bien imparfaite et vulnérable : sans ailes ni branchies, sans griffes ni crocs, son physique ne l’avantage guère. »
Le bouquetin : « Il se prévaut d'une enflure cérébrale, mais il est un prédateur pour lui-même, un parasite pour son environnement. »
L'aigle : « L'humain est d'une myopie affligeante. Bouffi d'orgueil et de jalousie, son regard ne se porte pas au-delà de sa petite personne. »
Le bouquetin : « Il est plein d'incohérence. Hier il nous chassait jusqu'à l'extinction, aujourd'hui il nous protège jusqu'à l'obsession. Chez lui la folie côtoie le génie ; l'horreur se dispute au sublime. »
L'aigle : « Si seulement, malgré ses petites pattes, il fréquentait plus souvent les sommets, prenait de la hauteur, ouvrait son horizon, élevait sa pensée. »
Le bouquetin : « L'humain est une énigme. Dieu sait pourquoi il a été créé et posé là !? »
Pixels et pigments
Le touriste pressé photographie à tout crin. Il ne reçoit pas le paysage, il le dérobe ; il ne mérite pas l'émerveillement, il le revendique ; il ne voit pas la beauté, il l'archive. Ses clichés sont sans émotions ni respect.
Le peintre figuratif est à l'image du randonneur. Il parcours pas à pas les reliefs, épouse les volumes, perçoit la force du vent, la fraîcheur de la brume. Il passe de l'ombre à la lumière, s'arrête, revient sur ses pas, détaille une fleur, s'assure du chemin.
Il ne voit bien que ce qu'il connaît, à force d'attention et d'habitude.
En tout art, dont l'art de vivre, il faut du temps, de la persévérance.
« Le temps c'est de l'amour » dit le poète. Celui qui aime comme celui qui admire a toujours raison.
Description du tableau : Montagnes, aigle et bouquetin .
Lieu du sujet : Col des Mosses, Lac de l'Hongrin VD. .
Technique : huile sur toile.
Format : 44 x 72 cm.
Date : mars 2019
Signé en bas à droite ; daté et signé au dos.
Collection privée.