
L'éleveur est au taquet. Ses bêtes aussi.
Elles vont en découdre. Instaurer une hiérarchie.
S'attribuer les meilleurs pâturages.
L'éleveur s'identifie. Il bombe le torse, hausse la voix, gesticule.
C'est un combat par vaches interposées.
L'issue toujours est incertaine, les bêtes ne se mettent pas en danger.
Elles peuvent à tout moment éviter le combat ou le rompre.
Sait-on pourquoi ? Couardise ou « raison d'état » ?
C'est qu'elles sont portantes ou viennent de mettre bas.
La vie pour elles est primordiale ; leur descendance, c'est là leur exploit.
Combattre par personnes ou nations interposées,
est, en géopolitique, une norme, une énorme supercherie.
Les commandeurs cupides, prétentieux, jusqu'au-boutistes,
n'ont cure de ceux qu'ils envoient aux premières lignes.
La raison d'État, ici, est mortifère. Elle n'engendre que deuils, pleurs et ruines
Souvent, le vainqueur n'est pas celui qu'on croit.
Je rends honneur à ceux et celles qui,
refusant le combat quand son issue ne peut être que désastre,
incarnent un courage intelligent, où la peur n'a pas sa place.
« Qui perd gagne » n'est pas un jeu mais un enjeu de société. M.L.
Technique : huile sur toile.
Format : 50 x 50 cm.
Huile sur toile, 50 x 50 cm
Sur l'alpage de Randonne, Fully VS
Vaches d'Hérens au combat
Signé en bas à droite ; daté et signé au dos.