
Huile sur toile, 60 x 180 cm. Janvier 2023.
Glaciers de Ferpècle (à gauche) et du Mont Miné depuis la cabane Bricola. Val d'Hérens. VS.
À ma naissance ... le glacier de Ferpècle et celui du Mont Miné se rejoignaient pour former une seule langue glacière.
Quelques décennies et les voilà divisés ; poursuivant un retrait de plusieurs dizaines de mètres chaque année. Sûrement, un progrès effréné, cupide et irresponsable, précipite le recul et la disparition des glaciers. Nul n'est dupe.
Faut-il faire une analogie avec l'humain soumis aux mêmes influences ? Celui-ci fait face, comme jamais peut-être, à un retrait identitaire, une régression mentale, une pauvreté morale, une carence spirituelle ... qui, à terme, conduiront à sa disparition. La terre se passera de l'humain, comme des glaciers.
Je me refuse cependant à cette vision défaitiste, tragique et fataliste, qui nie la résilience, le génie humain et, surtout, une destinée qui n'est pas de notre seul ressort.
Dans la contemplation, je prends conscience de ma petitesse au vu de l'apparente infinité de l'univers ; et de mon instantanéité, au vu des milliards d'années d'existence de la terre. Notre évolution n'en est encore qu'à ses balbutiements. Pour qui considère que « mille ans sont comme un jour*», notre terre tutoie à peine le siècle et la race humaine à peine un semestre ; elle biberonne encore !
Dans la contemplation, je laisse grandir en moi les sentiments précieux et salvateurs de respect et d'humilité, d'émerveillement et de reconnaissance et, conséquemment, de sérénité. M.L.
* Bible, 2 Pierre 3,8.